Date de publication20 Sep 2023 - 16:44
Code d'article : 607623

Des groupes de défense des droits condamnent l’arrestation d’un journaliste français

Taghrib(APT)
Taghrib(APT)– Des groupes de défense des droits ont condamné l'arrestation de la journaliste Ariane Lavrilleux, auteure il y a deux ans d'un reportage du média en ligne Disclose, dans lequel il affirmait que les renseignements français étaient utilisés à mauvais escient par l'Égypte.
Des groupes de défense des droits condamnent l’arrestation d’un journaliste français
Selon le site d'investigation Disclose, des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont interpellé mardi la journaliste française Ariane Lavrilleux et perquisitionné sa propriété, pour tenter de trouver les sources d'une fuite révélant la complicité de la France dans les exécutions extrajudiciaires dans l'ouest de l'Égypte. Désert.

"L'objectif de cette atteinte inacceptable à la liberté de la presse est d'identifier les sources de Disclose, qui ont permis de révéler l'opération militaire Sirli, menée par la France en Egypte au nom de la dictature", indique le site dans un communiqué.

"Accompagnés d'un juge d'instruction, des policiers de la DGSI ont placé le journaliste en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour atteinte au secret de la défense nationale et révélation d'informations pouvant conduire à l'identification d'un agent protégé", ajoute le communiqué.

L'avocate de Lavrilleux, Virginie Marquet, a prévenu que cette répression "risque de porter gravement atteinte au secret des sources des journalistes", ajoutant que son client n'avait "révélé que des informations d'intérêt public".

Dans un tweet, Reporters sans frontières a également dénoncé l'arrestation de Lavrilleux, affirmant : "Nous craignons que l'action de la DGSI ne porte atteinte au secret des sources".

Lavrilleux a écrit une série d'articles publiés sur Disclose en novembre 2021, basés sur des centaines de documents classifiés divulgués, alléguant que la France aurait fourni des renseignements aux autorités égyptiennes dans le cadre de « l'opération Sirli », conçue pour fournir des renseignements sur les mouvements des militants le long du territoire égyptien. Frontière occidentale de l'Égypte avec la Libye.

Selon des documents de défense classifiés divulgués et cités par Disclose, l'armée française a été impliquée dans au moins 19 frappes aériennes contre des civils entre 2016 et 2018. Le gouvernement français n'a pas démenti ces informations.

L’opération Sirli a débuté en février 2016 sous le gouvernement du président François Hollande et s’est poursuivie malgré les réticences exprimées par le renseignement militaire français (DRM) et l’armée de l’air quant à la manière dont l’Égypte utilisait ces renseignements.

La publication du rapport Lavrilleux il y a deux ans a incité le ministère des Armées à demander une enquête.

Elle a également déposé plainte pour « violation du secret de la défense nationale » suite à la publication de l’article, et un dossier a été ouvert en juillet 2022 par le parquet de Paris puis transmis à la DGSI.

Hervé Grandjean, porte-parole du ministère de la Défense, avait alors déclaré que le ministère avait "entamé des poursuites judiciaires après cette fuite massive de documents classifiés", sans préciser qui était visé par la plainte.
https://taghribnews.com/vdciryaqpt1auq2.sbct.html
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