Comme ce fut le cas les semaines précédentes, la ville côtière de Tel Aviv a été l’épicentre des manifestations de samedi au cours desquelles les manifestants ont fustigé les politiques extrémistes du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu, notamment le projet très controversé de réforme judiciaire, a rapporté Press TV.
Selon les organisateurs, des manifestations ont eu lieu dans environ 150 endroits à travers les territoires occupés, y compris la ville de Haïfa.
Les manifestations de cette semaine ont eu lieu à la suite du discours de Netanyahu lors de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Les manifestants ont accusé Netanyahu d’avoir fui vers les États-Unis pour éviter des affaires de corruption contre lui ainsi que les manifestations de masse provoquées par son soi-disant projet de refonte.
"Le monde devrait savoir que quoi qu'il entende de notre Premier ministre… tout ce qu'il dit est un mensonge. Il essaie d'aveugler tout le monde et quand il revient ici, il recommence à essayer de sauver sa peau et il… se bat. … seulement pour lui-même, et le monde ne le sait pas», a déclaré un manifestant à l'AFP.
"Nous sommes ici avec des dizaines de milliers de personnes… et nous venons ici dans l'espoir de pouvoir faire une différence. Chacun d'entre nous est ici et dit 'nous n'approuvons pas'… et nous reviendrons ici chaque semaine jusqu'à ce que il y a un changement", a déclaré un autre manifestant.
Les manifestations sont un événement hebdomadaire fixe depuis janvier, lorsque Netanyahu a annoncé le projet de réforme, qui vise à priver la Cour suprême du régime de la capacité d'invalider les décisions prises par les politiciens.
Ce projet a galvanisé le plus grand mouvement de protestation auquel le régime ait été confronté dans son histoire.
Malgré une pression publique écrasante, notamment des manifestations hebdomadaires, une vague d’actions revendicatives et une opposition croissante dans les rangs militaires du régime, le cabinet de Netanyahu a fait adopter l’un des projets de loi par la Knesset. Le projet de loi supprime le pouvoir de la Cour suprême d'annuler une décision ou une nomination du gouvernement au motif qu'elle est « déraisonnable ».
Le cabinet d’extrême droite de Netanyahu s’est engagé à faire avancer le reste du projet.
Les partisans de la refonte affirment qu’elle contribue à redistribuer l’équilibre des pouvoirs entre les politiciens et le pouvoir judiciaire. Ses opposants accusent cependant Netanyahu de tenter sa chance pour prendre le pouvoir. Ils affirment que le Premier ministre, qui est jugé dans trois affaires de corruption pour pots-de-vin, fraude et abus de confiance, tente également d'utiliser ce stratagème pour annuler d'éventuels jugements à son encontre.
La Cour suprême du régime, pour la première fois de son histoire, a convoqué l’ensemble de ses 15 juges au début du mois pour entendre un appel contre ce projet de loi, et devrait rendre sa décision à une date ultérieure.
Une audience clé sur une autre partie de la refonte, qui concerne le refus du ministre israélien de la Justice de convoquer le comité de sélection des juges nationaux, est prévue pour la fin du mois.
Le procureur général du régime a déclaré que les actions du ministre de la Justice Yariv Levin reflètent une tentative de politiser le processus de sélection des juges.